Promesse et épreuve


En préambule

En préambule

Aujourd’hui encore notre Mouvement s’efforce de retenir ce qu’écrivait Jean Jaurès :

Au foyer des ancêtres, nous empruntons non point la braise éteinte, mais la flamme chaude de l’espoir et de l’engagement.

Certes tout évolue. Au fil du temps, la façon de vivre n’a cessé de subir des modifications.

De ce fait, à la demande de responsables de section, qui ont émis le souhait de voir renaitre la pratique de la promesse et de l’épreuve, nous avons décidé de remettre en mémoire l’essentiel de leurs significations et de leurs modes d’attribution.

Avec ce document, nous poursuivons un seul objectif : aider chacun de nos jeunes responsables à mieux comprendre l’esprit « Faucons Rouges » et partager cet esprit, chaque jour davantage, avec les enfants qui nous sont confiés.

La promesse

Par promesse, nous comprenons l’engagement du jeune de respecter nos principes.

Cette promesse est, à la fois, un frein et un stimulant. Un frein, parce que, comme tout engagement, elle fixe un cadre à la conduite ; un stimulant, parce qu’elle oriente le jeune vers une conduite idéale, en l’occurrence le respect des principes.

Il ne faut pas attacher une valeur excessive à la promesse. Elle est un moyen et rien qu’un moyen. Elle permet d’impressionner le jeune, d’attirer son attention sur les principes qui, véritablement, peuvent servir de base à la vie de toute honnête personne. Mais si l’on peut, assez raisonnablement exiger d’un Pionnier de 20 ans qu’il respecte l’engagement pris, on ne pourrait agir de même vis-à-vis d’un enfant dont l’évolution marche à un rythme accéléré. Ce qui compte, c’est moins le respect total de la promesse que l’effort fait pour y parvenir.

L’amour-propre, la considération publique intervenant, pour une large part, dans le comportement humain, nous donnerons à la promesse un caractère officiel et solennel par une cérémonie qui, tout en gardant le caractère de simplicité qui sied à nos manifestations, s’efforcera de montrer aux enfants et adolescents l’importance et la valeur de l’acte qu’il pose.

L’épreuve

La promesse engage le jeune à faire un effort. Effort pour respecter les principes, mais aussi effort pour connaitre davantage afin de mieux servir son groupe. Si la promesse est un engagement, l’épreuve est un moyen de vérification de l’effort produit. Elle vise à faire acquérir à l’enfant un minimum de connaissances à reporter au quotidien. Il s’agit d’une base de départ vers des acquisitions plus larges.

Nous ne commettrons pas l’erreur de considérer l’épreuve comme un examen scolaire où il faut un certain nombre de points pour «passer». Ici encore, ce n’est pas la quantité de connaissances qu’il faut contrôler surtout, mais bien l’effort fourni par le jeune. Sous prétexte d’égalité, n’établissons pas une commune mesure. A l’enfant malhabile qui fait le gros effort de fabriquer un objet, nous applaudirons de tout cœur tandis que nous nous montrerons plus exigeant pour celui qui, adroit de nature, bricolera un chef-d’œuvre. L’enfant doit se sentir accueilli au sein du groupe et non jugé devant un tribunal.

L’épreuve comporte trois aspects qui ne doivent en aucun cas présenter un caractère trop formel :

  • Un aspect « moral » : connaissance des principes, leur signification et leur application.

 

  • Un aspect « théorique » : connaissance du Mouvement des Faucons Rouges, du mouvement ouvrier, de la société.

 

  • Un aspect « pratique » qui, comme le reflète son nom, est souvent conçu en fonction des objectifs et des finalités de la section. Quelques pistes : des chants, des danses, des jeux, des créations, les signes de piste, la technique élémentaire du camping, la pratique d’un sport… Pour cet aspect, il convient de se baser sur une évaluation non pas ponctuelle mais continue.

Il est bien évident qu’il faut un dosage différent pour chaque communauté et que si l’on peut demander des détails d’ordre syndical à un Pionnier, on ne pourra en demander que de très grandes généralités à un Jeune Faucon.

Le symbolisme

Notre Mouvement se compose d’humains, avec leurs qualités et leurs défauts. L’autoévaluation n’est pas un vain mot pour nos jeunes, pas plus que pour les autres hommes.

Porter en public un insigne distinctif ne déplait à personne, pas même à nos jeunes membres. C’est pourquoi la perspective de porter un insigne spécial après la promesse ou après la réussite de l’épreuve sera pour nos camarades un stimulant précis, concret et efficace.

Il faudra d’ailleurs bien faire comprendre à tout le monde, grands et petits que l’insigne doit rappeler que la promesse ou la réussite de l’épreuve fait du porteur un personnage plus capable, qui, de ce fait, a plus de responsabilités.

Les insignes ne sont pas des garnitures. Ils se méritent.
Respectons-en la valeur en ne les laissant pas porter à qui n’y a pas droit.

Les insignes ne sont pas non plus les marques de grades. Il n’y a ni grades ni gradés chez les Faucons. Il y a des responsables qui tirent leur autorité de leurs fonctions, de leur exemple et de leur valeur personnelle.

Des galons et des étoiles n’ont jamais conféré qu’une autorité fictive à ceux qui les arborent. Nous n’en voulons pas. L’autorité appartient au groupe et, par voie de délégation, à ceux à qui nous donnons des responsabilités; ceux-là étant nos élus, nous les suivons et les respectons.